Entretien avec Cécile Kretschmar, créatrice des masques d’Au revoir Là-Haut

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Au-Revoir Là-Haut est le film le plus abouti d’Albert Dupontel, un vrai conte que vous pouvez découvrir dès aujourd’hui dans les salles.

Cécile Kretschmar, créatrice des masques sur le film nous accordé quelques minutes de son temps pour revenir sur la genèse du projet et les défis rencontrés.

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Comment êtes-vous arrivée sur ce projet?
C’est Mimi Lempika la costumière du film connaissant mon travail qui m’a mis en contact avec Albert Dupontel. Ma première rencontre avec Albert a eu lieu  dans un salon de thé rue St Honoré à la mi-janvier 2015 au cours de laquelle il m’a raconté brièvement l’histoire. Le plus marquant pour moi a été qu’Albert ne semblait pas inquiet de voir le type de masques que j’avais déjà fabriqué mais était déjà en recherche de ce qui serai intéressant pour le film, que lui n’avait aucune expérience des masques et moi aucune expérience du cinéma.
 
Vous êtes-vous inspiré du Livre et l’avez vous lu ou directement du scénario du long-métrage?
Je n’avais pas lu le livre et, après en avoir discuté avec Albert, nous étions d’accord sur le fait d’appréhender le travail par le biais du scénario qui était encore en cours d’écriture, repoussant la lecture du livre de Pierre Lemaitre à plus tard. Ce que j’ai fait une fois le projet presque finit. Je suis contente de la liberté que nous a donné ce choix.
 
Votre entente avec Albert Dupontel? Vous a t’il laissé libre niveau création, ou avait-il une idée précise de ce qu’il souhaitait voir à l’écran?
Ce fut un long processus. Au début Albert hésitait entre n’utiliser qu’un seul masque durant tout le film ou au contraire beaucoup de masques.
Sachant qu’Edouard étaient étudiant aux beaux arts avant la guerre, Albert m’a aiguillé sur des artistes de cette époque.  Ce n’étaient pas ceux qui m’inspirent en générale au théâtre, mais Albert avait une idée assez précise de l’état d’esprit du personnage, plutôt Delaunay que Gross. Albert Partait aussi du principe qu’Edouard est doué de ses mains donc qu’il explore en toute liberté ce nouveau matériaux « Masque » et à la différence de ses dessins créer sous la pression de la guerre et des tranchés il fabrique ses masques pour se refaire un visage et retrouve par cela même un apaisement. Les masque doivent donc refléter plutôt des choses belles ou ironiques.
j’ai donc collecté beaucoup d’images pour comprendre dans quel univers il avait envie de partir. Cela c’est fait au fil de nos rendez-vous. Pendant l’été j’ai fabriquer des petites maquettes en pâte à papier sur une petite tête de Nahuel que mon compagnon m’a imprimé en 3D.
 
Votre plus grand défi, le masque qui vous a donné le plus de travail sur ce tournage?
Paradoxalement, ce sont les masques les plus simple qui peuvent être les plus complexe à réaliser, le masque du sourire dont la forme est très épurée n’a pas été facile à trouver,  sans parler du mécanisme si évident!! 
Autre exemple le sourire cynique du masque du « fonctionnaire du ministère ». Je l’ai refait 3 fois et c’est vraiment Albert qui me mimait  l’expression du masque,  idem pour le « Prof d’art »:  « tu vois il louche et tire la langue en signe d’effort ». Cela illustre un moment dans le film ou Edouard recommence à dessiner mais de façon académique singeant le classicisme de ses professeurs. 
Sur un autre plan, le plus technique est l’oiseau à ce stade et nous nous approchons d’une prothèse, une frontière flou entre masque et visage tout cela filmé en très gros plan.
 
 
On parle des nombreux masques du héros mais on retient aussi la scène avec les satires, pouvez-vous nous en parler?
Effectivement il y a aussi la série des « grosses têtes » et la tête de cheval qui ne sont pas les masques pour le  héros mais faits par le héros pour son ami Albert ou les fêtes qu’il organise au Lutétia. Albert voulait des caricatures dénonçant les profiteurs de guerre, les militaires mais aussi les industriels, je lui ai proposé des grosses têtes caricaturales qui s’inspirent de carnaval, c’est ma fille Célia Kretschmar qui les a prises en charge, nous avons fait à nous deux tous les masques du film, cala représentait 120 j de travail mais je ne voulais pas constituer d’équipe, dans ce projet la « patte » du facteur de masque est essentiel.
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